Work in progress
Caroline Déodat, Haonan He, Sido Lansari, Rafael Moreno, Nesrine Salem, Janna Zhiri
13 novembre — 29 novembre 2025
vernissage jeudi 13 novembre 2025 ; 18h-21h
Work in Progress
Caroline Déodat, Haonan He, Sido Lansari, Rafael Moreno, Nesrine Salem, Janna Zhiri
Les résident·es de La Coopérative de recherche de l’ESACM investissent l’espace d’In extenso à partir de leurs recherches en cours
La Coopérative de recherche est la plateforme à partir de laquelle s’organisent les activités de recherche à l’ESACM. Elle accueille des chercheur·euses en résidence qui créent, partagent leurs pratiques, leurs méthodes et leurs outils au contact de l’ensemble des équipes de l’ÉSACM et au-delà.
C’est à partir de cet au-delà qu’In Extenso a le plaisir d’accueillir les artistes résident·es de La Coopérative de recherche de l’ESACM dans le cadre du projet Work in Progress qui se déroulera du 13 novembre au 29 novembre.
Caroline Déodat, Haonan He, Sido Lansari, Rafael Moreno, Nesrine Salem et Janna Zhiri investissent les espaces d’In extenso, pour y déployer des contenus et des formes en cours et proposer, sur inscription, des échanges en leur présence et à partir des recherches présentées.
Ces discussions sur inscription (15 personnes maximum) en présence des artistes, ponctueront la durée du projet.
Vendredi 14 novembre ; 14h – discussion avec Haonan He
Samedi 15 novembre ; 14h – discussion avec Rafael Moreno
Lundi 17 novembre ; 17h – discussion avec Janna Zhiri
Mercredi 19 novembre ; 17h – discussion avec Sido Lansari
Samedi 29 novembre ; 14h – discussion avec Caroline Déodat
Merci de vous inscrire ici
LES ARTISTES
Caroline Déodat
Caroline Déodat est artiste, cinéaste et chercheuse. Par le biais de films et d’installations, elle explore les dimensions spectrales de l’image en mouvement dans une circulation entre fabulation et ethnographie. De ses obsessions pour les processus d’archivage et d’aliénation, l’histoire et les mythes de la violence, elle cherche à produire des contextes d’énonciation qui déjouent les cartographies disciplinaires.
Docteure en anthropologie de l’EHESS, elle a suivi le post-diplôme Art à l’École des Beaux-Arts de Lyon. Elle s’est formée à la danse contemporaine et à la performance en France et à l’étranger auprès de Salia Sanou, Seydou Boro, Anne Collod, Germaine Acogny, Batsheva Dance Cie etc.
Son travail a été montré au Museo Reina Sofía à Madrid (ES), à la Fondation Sandretto Re Rebaudengo à Turin (IT), au 67e Salon de Montrouge (FR), aux rencontres photographiques de Bamako (ML), au Jeu de Paume (FR) et au Brooklyn Academy of Music (USA).
Son essai Dans la polyphonie d’une île. Les fictions coloniales du séga mauricien est paru aux Éditions B42. Il a reçu le Prix Nicolás Cristóbal Guillén Batista Philosophical Literature Outstanding Book de la Caribbean Philosophical Association en 2025.
Ses œuvres font partie de diverses collections (Frac Île-de-France, Fondation KADIST).
Haonan He
Haonan HE est un artiste visuel et chercheur, né dans la province du Yunnan (Chine) et basé à Paris. Son travail explore les relations entre plantes, odeurs et technologies à travers des installations immersives, des cartographies expérimentales, la vidéo et l’écriture. Ses recherches mettent en lumière la manière dont les substances végétales – du pavot aux résines, en passant par les fumées rituelles – se transforment en vecteurs de mémoire, de contrôle ou de résistance.
En travaillant la matérialité de la fumée et des odeurs comme médiums, il interroge la perception sensorielle comme espace politique et spirituel. Ses créations relient les rituels biochimiques, les pratiques olfactives et les technologies numériques, esquissant une nouvelle épistémologie sensorielle qui déstabilise les récits dominants de modernisation et de biopolitique.
Haonan HE est diplômé du Master ArTeC (Arts, Technologies, Numérique et Créations) à l’EUR ArTeC, Paris (2022). Il a poursuivi ses recherches dans le cadre du Post-diplôme Art à l’ENSBA Lyon (2023), et occupe actuellement un poste de chercheur à l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole (ÉSACM).
Son travail a été présenté internationalement : Biennale de Chengdu en Chine (2021), Fotogenia Film Poetry Festival en Mexique (2022), Laboratoires d’Aubervilliers (2023), MAC Lyon (2023), Cité Internationale des Arts (2024), Tropiques Atrium en Martinique (2025), ainsi qu’au GMS Festival en Thaïlande (2025)… Il a été sélectionné pour de nombreux programmes, parmi lesquels Culture d’avenir (Centre Pompidou, CCCB, HKW, 2022–2023), In Situ (Cité Internationale des Arts, 2023–2024), WHW Akademija (Croatie, 2024), la résidence GMS (Thaïlande, 2025), et Tropical Papers Program (2025)…
Il est également lauréat de plusieurs distinctions, dont le Prix Flair pour l’Art Olfactif (Studio Flair, Paris, 2024), ainsi que le Prix Utopi·e, Édition #4 (Paris, 2025).
Sido Lansari
Sido Lansari est un artiste pluridisciplinaire né en 1988 à Casablanca. Il vit et travaille à Paris. Lauréat du post-diplôme de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, il rejoint en 2014 la Cinémathèque de Tanger, qu’il dirige de 2019 à 2022.
Sa pratique artistique s’ancre dans les questions d’identité, de genre et de sexualités, en interrogeant les zones d’ombre de la mémoire à travers broderie, photographie et vidéo. Il s’intéresse notamment à l’héritage linguistique, artisanal et archivistique, dans une tension entre récit collectif et mémoire individuelle.
En 2018, il est résident à la Friche la Belle de Mai à Marseille où il réalise Les Derniers paradis, son premier court-métrage, qui reçoit le Grand Prix du Festival Chéries-Chéris à Paris en 2019. Son travail a été présenté à l’Institut du Monde Arabe (Paris), à la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo (Turin), au macLyon à la BF15 (Lyon) ou encore au Medelhavsmuseet (Stockholm).
Lauréat du Prix Utopi·e 2023, il devient en 2024 artiste-chercheur à l’École supérieure d’art de Clermont Métropole. En 2025, il expose à l’Institut des cultures d’Islam (Paris) et au Frac Nouvelle-Aquitaine (Bordeaux). Il assure également la direction artistique de Nuit Blanche 2025 à Clichy-sous-Bois. Son travail intègre cette même année les collections du Fonds d’art contemporain de la Ville de Paris.
Rafael Moreno
Rafael Moreno (elle) est née en Colombie en 1993 et vit et travaille actuellement en France. Elle s’intéresse à la notion de technologie et notamment le développement des technologies d’automatisation et de communication en relation avec le corps humain. Elle aborde cette question dans une perspective sudaméricaine pour décrire les relations géopolitiques entre le Sud, l’Europe et les États-Unis, exprimées sous la forme de structures de pouvoir historiques telles que la colonisation, l’industrialisation et la mondialisation. Au cœur de son approche, se trouve le corps humain, qui tout au long de l’histoire a été à la fois le sujet et l’objet des idéologies de progrès, de racialisation et de sexualisation. En tant que méthode, Rafael propose d’approfondir les interactions entre littérature, architecture et économie pour comprendre l’élaboration de ces structures de pouvoir, ainsi que leur infiltration et banalisation dans la culture populaire.
Rafael Moreno a étudié aux Beaux-Arts de Paris, à l’EHESS et elle a participé au programme post-diplôme de l’ENSBA Lyon dirigé par Oulimata Gueye. Son travail a été exposé au CAPC (FR), Palais de Tokyo (FR), la Galerie Gaudel de Stampa (FR), Treize (FR), l’Établissement d’en Face (BE), Les Urbaines (CH), Le 67e Salon de Montrouge (FR) CCA Berlin (GE) entre autres.
Pendant sa première année à la Coopérative de Recherche, Rafael propose de continuer son travail en cours autour de la notion de technologie. Dans ce cadre, elle cherche à rassembler spécifiquement des documents qui témoignent des technologies collectives, de résistance et d’encryptage d’information dans les périodes de la colonisation d’Amérique puis au moment de la révolution industrielle en Europe. Elle est intéressée par l’élaboration d’une archive personnelle de ces événements ainsi que le développement des méthodes plastiques et pédagogiques inspirées de cette archive. Autant l’archive que les méthodes seront développées autour de l’importance de l’opacité en tant qu’outil politique et social.
Nesrine Salem
Nesrine Salem est artiste plasticienne et autrice. À travers sa polyglossie écrite et visuelle, elle célèbre la pluralité de son identité et conduit ses recherches autour des traumatismes intergénérationnels, du tokenisme et des pratiques de deuil. Elle élabore des courts-métrages, des performances, et des installations. Ces sujets se rencontrent dans son premier court-métrage What is the residue left from setting a black puddle on fire ? / Que reste-il après avoir foutu le feu à une flaque noire ? (2023) .
Pendant sa résidence dans le centre d’art Triangle-Astérides à Marseille, Nesrine Salem lance SABR/Collection (2024), une série de publications éditées chez Postfirebooks qui tend à rendre visible l’intersectionnalité des luttes et dont elle assure la curation.
Nesrine Salem est lauréate du prix Mécènes du Sud Montpellier- Sète. Elle a notamment exposé à La ferme du Buisson dans le cadre de l’exposition Les sillons, au Cnac Magasin pour la deuxième édition d’En attendant Omar Gatlato : exposition sur la scène artistique en Algérie et dans sa diaspora, ainsi qu’au Montpellier Contemporain dans le cadre de la Biennale SOL!.
Elle participe au Festival Parallèle 15, Festival des pratiques artistiques émergentes internationales, et présente pour la première fois avec Fanny Souade Sow On n’avait plus peur, on a couru, une performance qui explore l’immobilité des corps issus des territoires ségrégués, perçue comme dangereuse ou comme résistance.
Ses écrits sont notamment partagés par Manifesto XXI, Extra Collective, Art-O-Rama, Asap Collectif et Postfirebooks.
Cette année, elle rejoint le laboratoire de recherche supérieure en art La Coopérative de l’ESACM, et vernis sa première exposition personnelle Comme convenu à la galerie Édouard Manet.
Nesrine Salem est lauréate du Prix Occitanie-Médicis 2025, et débute cet automne une résidence de plusieurs mois à la Villa Médicis à Rome. Son projet de résidence 7or, qui désigne libre en dialecte algérien, reprend la thématique du deuil, déjà abordée dans son travail. Il s’agit d’un projet d’écriture poétique destiné à être lu, écouté et expérimenté via une installation, qui sera présenté lors d’une exposition personnelle au Crac à Sète en automne 2026.
Janna Zhiri
Je suis histoirienne, je raconte des histoires d’amour effronté. Passionnée de storytelling dominants, je cherche à ré-utiliser leur forme, contes amoraux pour écrire des histoires avec mon collectif imaginaire les 6 cochonnes. Le monde narratif devient sujet à la digression pour un appel à la révolution par le cœur. En parallèle j’ai un travail plastique de pastel qui prend forme de rouleaux de logorrhée ou de mes vomissures de rêves et de fantasmes, pro-imagination.
Je finis mon cycle de chercheureuse à la Coopérative de recherche à l’école supérieure d’art de Clermont. Ma recherche porte sur la mise en place de plusieurs dispositifs scolaires et extra scolaires afin d’interroger le lien entre l’art et la pédagogie ; portée par un cadre critique.
Avec l’aide de la Balise, nous avons mis en place des ateliers au Collège de la Charme de Clermont-Ferrand. Ils abordent des problématiques ignorées par le système scolaire, chacunes associées à un médium : la rumeur et la polyphonie ; le romantisme et ses néologismes ; l’oralité et la création de récits non-écrits ; la manifestation sociale, et de soi ; Punchline et humour. Nous avons utilisé les outils proposés par les réseaux sociaux, en les détournant.
Un autre dispositif a été mis en place l’année suivante, une permanence artistique. Il s’agissait de créer au sein de l’institution scolaire, un endroit de flânerie, d’expérimentation, d’ennui, de gestes vains, valorisant le processus et non la finalité d’un objet ; un moment de DIY de gestuelle, de posture, d’énergie, de voix/ performer face à la performance.
Les modules « de quoi ne parle t- on pas ? » et la permanence s’inscrivent dans une logique de détournement, de contre-point, d’insertion, de hacking pédagogique.
La maladie physique a croisé mon chemin est m’a donné un rapport à l’étrange.
Quand l’attente est longue dans les chambres d’hôpital, on commence à parler avec le plafond. La réalité est terre à terre, la fiction fait tenir ; un pétale de géranium peut tomber amoureux d’un balcon.
De cette expérience je n’en garde surtout le rêve glaçant, des possibilités chimériques, poétiques, mélancoliques, politiques, un œuf au plat flirte avec une étoile.
La maladie et le monde hospitalier sont une fenêtre, un espace à explorer comme autant de langages esthétiques, gestuels et politiques. Pour mon diplôme, je vais traiter de ces questions, avec d’autres artistes invitéx, Chams Barkaoui, Sahara Azzeg, Mathis Perron et Marion Vasseur Raluy. Il s’agira du « CHU-Brouillon », un cabaret performatif qui interroge l’impact de la maladie sur une pratique artistique.
A venir voir le 12 décembre à la Tôlerie.