/’kœr’/ core

Valentine Antoine, Léon Barisad, Hillary Benkemoun, Clem Caçat, Camille Cheyre, Gahé Daubercies, Lisa-Line De Jesus, Charles Fredon, Camille Guitard, Taïs Gutin, Lou Maneval, Gaston Olive, Amélie Papon, Amélie Rollin, Eva Salgueiro Goncalves, Leo Simonitto -- Delettre, Messaoud Soufari, Ismaël Tapin, Sofiia Yevlaninkova

10 mai — 25 mai 2024


L’association de la phonétique du mot cœur avec le mot core fonctionne à la manière d’un miroir. L’objet projette une seconde image de lui-même, légèrement déformée et qui appartient à la même réalité. /‘kœr’/  Si nous traduisons le mot core, nous obtenons le mot cœur.

Génération·s de douceur·s,  

sédiment·s de sécurité·s.

Poétique viscérale du Core Memory*.

Forme·s douce·s parfaite·s pour écorcher des surfaces froides;

La chaleur s’invite entre les pierres moites. 

Que faire de ces invocations anguleuses qui embrassent le vide?

Compléter les cocons de chærs ?

Je trouve du confort au /‘kœr’/ des dunes,

au·x détour·s des cellules divinatoires. 

Je repose.

*Core memory : se traduit littéralement par : “mémoire centrale”. C’est un noyau poreux. All their memories : Iels ressentent, iels se souviennent. “Il nous faut des souvenirs clés” pour se rappeler de. It’s touching your heart. Je reconnais cette odeur. We all remember. Same feelings inside our bodies, les yeux clos. À l’intérieur de nous existe quelque chose qui se souvient. Something connected to the world you feel. Le corps avec le vent, l’odeur du soleil et les empreintes qui disparaissent avec le temps.


Valentine Antoine est actuellement étudiante en quatrième année à l’ESACM. Elle considère son travail comme une exploration de la matière, du corps et de la mémoire. Au travers d’aller-retours sensibles et sensitifs, son travail sculptural et d’écriture nous déplace du réel vers une introspection personnelle et onirique. L’intérieur et l’extérieur d’un espace physique et spirituel sont convoqués à l’aide de matériaux tels que le métal, le tissu, le plâtre, l’argile crue et la céramique. Valentine Antoine explore ces espaces et ces matières au sein de différentes installations dans lesquelles nous pouvons retrouver des éléments qui rappellent la chambre, la salle de bain, le seuil d’une maison et ce qu’il y a au-delà. 


Léon Barisad est étudiante à l’ESACM et vit à Clermont-Ferrand. Elle arpente la ville et y recherche des non-lieux, des interstices, des espaces étranges et oubliés. Ces endroits sont, pour elle, des refuges permettant de se retrouver, d’inventer de nouvelles façons de faire afin d’imaginer d’autres possibles. Avec ses installations, Léon essaye de recréer ces espaces refuges avec des matériaux, objets trouvés et outils qu’elle fabrique. Elle y rapporte aussi des récits d’amix, et fait ainsi résonner son travail avec ses propres expériences de vie et de rencontres. Elle cherche des moyens accessibles et rapides de diffuser des éléments de ses histoires et de ses références, notamment par le biais de micro-éditions.


Hillary Benkemoun Korkut (née à Lyon en 1999) est actuellement étudiante en quatrième année à l’ESACM. Elle cherche à redéfinir l’espace domestique, l’intime et l’anecdote personnelle en s’emparant des codes du genre féminin, girly, pop et DIY. Elle réalise des objets qu’elle exagère par leurs formes, leurs matières et leurs échelles. Son travail s’incarne à travers le travail du textile, la sculpture, l’installation et l’animation.


Clem Caçat est un·e artiste lesbienne et non-binaire, étudiant·e à l’École nationale supérieure d’art de Bourges depuis 4 ans. La photographie argentique est l’artère principale de son travail ; celui-ci se développe également à travers la céramique, l’édition, le sonnet et la vidéo. Iel performe également en tant que DJ. Sa pratique parle du corps et de sa relation à ce qui l’entoure, l’intime et le lesbianisme. L’intime, pour iel, est politique. Surtout quand cet intime est queer.


Camille Cheyre est née à Paris en 2000. Elle est actuellement étudiante en troisième année à l’ESACM. Son travail part de questionnements autour de la notion de foyer ; elle réinterprète ses souvenirs avec des formes familières en mélangeant sarcasme et douceur.


Gahé Daubercies est en dernière année à l’ESACM. À travers l’écriture, le son, le mouvement, la manipulation de matières et de formes, iel cherche des voies qui lui permettent de résonner : avec soi, avec l’autre, avec l’espace. Se nourrissant d’expériences sensibles et de rencontres, Gahé Daubercies aime apprendre et partager, essayer de faire autrement ou sans savoir. Iel propose à Léon et Amélie Rollin de le·a rejoindre dans l’espace d’In extenso afin de faire se rencontrer leurs réflexions communes sur les diverses formes d’habitats qu’on invente au quotidien, sur les espaces qui nous accueillent et les liens qu’on tisse les un·x·e·s aux autres.


Lisa-Line De Jesus est en dernière année à l’ESACM. Après une année de césure où elle a expérimenté la navigation et l’itinérance voulue, le déplacement est devenue une notion centrale de son travail. Par l’installation et la sculpture, elle décrypte les endroits de ses privilèges. En partant de matériaux hérités et récupérés, elle tisse des récits intimes qui se mêlent à une recherche de transmission de savoirs. Inviter Sofiia Yevlaninkova à prendre part à cette exposition collective est pour elle une proposition de rencontre sensible, une exploration de leurs acuités aux paysages communs.


Charles Fredon (né en 2001 à Limoges) est actuellement étudiant en quatrième année à l’ESACM. Il aborde la science-fiction de manière plastique, utilisant lumière, texture et matériaux pour construire des narrations. Les matériaux bruts expriment une esthétique propre à la science-fiction sans intervention manifeste. Ses installations minimalistes, créées à partir de matériaux manufacturés, évoquent des portraits d’utopie ou de dystopie, s’entrelacent avec la réalité.


Camille Guitard est actuellement en quatrième année à l’École européenne supérieure de l’image de Poitiers. Elle convoque dans son travail l’univers de la fête. Ces espaces rendent possible l’apparition de créatures et entités à travers des costumes qu’elle confectionne et avec lesquels elle performe différentes personnalités en lien avec leur apparence. Elle voit ce champ comme un espace-temps où prennent place l’excès et la liberté, permettant par ce biais une forme de soin.


Taïs Gutin est actuellement étudiante en quatrième année à l’ESACM. Elle considère son travail comme une narration qui se déploie à travers l’écriture et l’installation. Elle s’intéresse aux différentes lectures possibles d’une chose et comment mettre en valeur cette pluralité. Sensible à l’univers de Valentine Antoine et aux questions qu’elle aborde dans son travail, elle l’accompagne au sein de cette exposition collective afin de déployer les fils imperceptibles qui résistent à ces couches de lecture et nous permettent de les voir apparaître.


Lou Maneval est née à Saint-Etienne en 2002, elle étudie depuis 2020 à l’ESACM. Elle explore la tension entre une enfance rurale, passée devant un ordinateur, et une vie inscrite dans des institutions d’art, en passant par des déboires affectifs et interrogations politiques.


Gaston Olive  est actuellement en quatrième année à l’École européenne supérieure de l’Image de Poitiers. C’est un artiste pluridisciplinaire qui réinterprète dans son travail des univers préexistants, s’inscrivant ainsi dans une logique de post-production. Il s’intéresse à des espaces ou à des cultures confidentielles ou oubliées dont il apprend à maîtriser les codes et esthétiques pour les mettre en lumière et les prolonger à travers ses productions.


Amélie Papon (née en 2000 à Clermont-Ferrand) est étudiante en quatrième année à l’ESACM. Elle a choisi d’accompagner Charles Fredon et Hillary Benkemoun au sein de ce projet, car toustes les trois abordent des problématiques qui s’entrecoupent. Cette collaboration est née de la curiosité de donner naissance à une forme issue de deux univers esthétiquement opposés mais dont les préoccupations se rencontrent. Un parallèle s’est créé avec le travail d’Amélie Papon qui questionne ce qui rapproche et éloigne les notions d’organique, de textile et de numérique dans la transmission d’information·s à travers le code – entre espaces physique, métaphysique et intergénérationnel.


Amélie Rollin est en dernière année à l’ESACM. Enfant, elle passait du temps dans la cabane construite par son grand-père, flottant au milieu d’un étang. Aujourd’hui, elle raconte la disparition de cette cabane et utilise ce récit comme point de départ pour mettre en forme un espace imaginaire lié à l’enfance. Elle y déploie des installations et des objets céramiques et textiles qui témoignent d’une cohabitation poreuse entre l’habitat humain et l’espace animal et végétal. Ses pièces contaminées et hybrides sont une tentative pour redonner une place pensante aux artefacts de notre quotidien, tout en créant un espace refuge qui parle de l’enfance comme d’un abri en dehors de l’autorité des adultes.


Eva Salgueiro Gonçalves est née dans l’Oise en octobre 2002. Étudiante en 3e année à l’ESACM, elle vit et travaille à Clermont-Ferrand. Son travail se construit autour du milieu domestique, de l’imaginaire épistolaire et de la communication affective, en se spécialisant dans les techniques d’impression et d’édition.


Leo Simonitto – – Delettre est artiste performeureux et photographe, étudiantx en 5e année à l’ESACM. Iel travaille sur la métamorphose et le corps. Son travail touche l’intime, celui de la loge, de l’avant ou l’après-spectacle ou encore de l’à-côté, entre documentation et auto-fiction.


Messaoud Soufari est étudiant en cinquième année à l’ESACM. Sa pratique consiste à revisiter les mythes et archétypes puisés sur internet pour leur donner corps et espace afin de les mettre en crise. Il explore les intersections entre la fiction et le réel, le jeu et le sincère, analysant leurs impacts sur nos corps et nos relations.


Ismaël Tapin est actuellement en quatrième année à l’ESACM. Il mêle sa vie à ses sujets de travail pour les rendre plus tangibles. Il part de situations précises pour aborder des concepts universels. Il réalise des expéditions artistiques qu’il donne ensuite à voir dans la forme qui lui permet de témoigner au mieux de son expérience.


Sofiia Yevlaninkova découvre la photographie pendant sa licence de psychologie à Kharkiv en Ukraine. Elle arpente la ville avec ce nouveau regard et ira jusqu’en Islande pour donner des ateliers bénévolement. Nourrie par le cinéma et une grande sensibilité aux paysages qui l’entourent, elle rentre en classe préparatoire à Cherbourg puis à l’ESACM en 2022. Elle déploie par le dessin, l’écriture et la vidéo des formes poétiques et sensibles se logeant à la bordure entre l’imaginaire et le quotidien.


Ce projet a été réalisé dans le cadre du partenariat  « Réalité d’une exposition » avec l’École supérieure d’art Clermont Métropole.