Bricoler l’incurable (détails) – Le salon de musique #2

Mohamed El Baz

18 septembre — 12 octobre 2003


« Bricoler l’incurable », titre générique de Mohamed El baz, annonce une fatalité issue d’une violence terrible, qui ne peut trouver de solution. L’incurable est inscrit dès le départ qui n’en finit pas de se déployer. C’est peut être ce que redouble l’artiste lorsqu’il remet en jeu ses dispositifs afin de les revisiter, contrairement à d’autres artistes qui ajoutent ou retranchent toujours, mais en changeant d’objet. Mohamed El baz casse cette règle en retravaillant ses installations selon le moment, l’espace, le contexte. […]

Les dispositifs de Mohamed El baz bricolent l’incurable jusqu’à retourner le couteau dans la plaie. Il crée des lieux où la parole peut commencer à émerger, difficile, fragile, car l’incurable peut parfois être indicible. Ces installations se situent toujours, au bord, à la frontière du moment où, le spectateur du musée, admiratif, privé de parole par tant de solennité, se sent seul. Les situations qu’induisent les œuvres de Mohamed El baz ballottent le visiteur entre quelque chose qu’il ne peut pas forcément nommer et une solitude qui le pose face à sa propre individualité. […]

Extrait du texte de Lise Guéhenneux in Mohamed El baz édité par le CAC de Meymac, le Bureau d’Art et de Recherche, Roubaix, et le Centre d’Art et de Recherche, Rennes