La théorie du komplot
Alain Declercq, Angela Detanico & Rafael Lain, Marc Geneix, Laurent Grasso, Sébastien Maloberti, Gaël Peltier, Daniel Pflumm, Julien Prévieux
20 octobre — 25 octobre 2008
Garage Komplot – Bruxelles
Les chercheurs en sciences sociales qualifient couramment de théories du complot les diverses expressions de la « manipulation des masses » par un groupe de pouvoir secret. Ce groupe secret serait typiquement minoritaire, élitiste et/ou sectaire et utiliserait des moyens politiques, financiers, militaires, psychologiques et/ou scientifiques. Cela implique que cette élite possède des grilles d’analyse pertinentes et fiables, mais cachées. À partir de cette analyse, l’élite pourrait développer une action occulte, mais surtout efficace permettant de parvenir à ses objectifs lentement mais sûrement. Ce sont ces hommes « qui savent l’histoire qu’ils font ». De fait, les personnes qui susciteraient les théories du complot sont souvent minoritaires et mal connues du grand public, que ce soit à cause de leur goût du secret, de l’entre-soi, ou du risque d’être attaqué en société pour avoir avancé une idée non politiquement correcte, car officiellement inavouable si la théorie était avérée.
Ainsi, la théorie du complot se nourrit d’événements réels qu’elle insère dans une trame cohérente et auxquels elle donne sens, répondant par là aux besoins de compréhension des sociétés en crise en identifiant une causalité simple et unique à tous les maux et changements que l’individu ou les masses peuvent subir. La théorie du complot relève en cela du mythe explicatif capable de s’adapter aux groupes les plus divers (le juif devenant ainsi tour à tour le capitaliste ou le communiste). Aucune place n’est plus désormais laissée au hasard ou à l’accident : les masses ou l’individu sont placés au centre d’un immense réseau de malveillance organisée, la victime voit chacun de ses actes épié et une même main invisible prend en charge le destin et l’histoire. En cela, la théorie du complot dans sa cohérence et sa logique paranoïaque rejoint ici la cohérence et la logique du discours mythologique.
(extrait de « concept de la théorie du complot » wikipédia)